mardi 21 décembre 2010

43° entretien

Manet2 et Manet1
3 janvier 2012



Préalable:
Deux idées:
1) - La jeune fille violée a rencontré un violeur et elle a tiré un bénéfice moral de l'entretien. Elle voudrait rencontrer maintenant son violeur. Et Manet1 voudrait rencontrer un père qui a abandonné ses enfants puis son père.
2) - La société actuelle dépense entre 70 et 90 euros par jour et par personne incarcérée. Une personne en hôpital psychiatrique coûte environ 600 euros. Il ne faut pas s'étonner que les soins, la réinsertion et plus généralement l'aide au retour soit plus proche du minimum vital que de l'optimum. C'est le rôle des visiteurs de prisons de contribuer à compenser ce manque. C'est une action polymorphe même si, jamais, elle ne se pare du titre d'action professionnelle. Mais cela excède la simple écoute et le simple réflexe moralisateur. On pourrait dire que nous sommes une certaine forme de parent avec toute la richesse qu'un rapport parental riche peut apporter.

 Résumé:

Manet1:
Il faut supprimer les éléments qui suivent la débat sur l’innéité dans le 42° entretien.
Il y a un vide de réflexion important entre l'évolution biologique du vivant depuis LUCA jusqu'à l'humain avec son ADN comportant 3 Mds de paires de base. Comment répondre à cette simple question : si l'ADN pilote le vivant dans son ensemble, pourquoi y a t il des obèses, par exemple? Son action devrait-être parfaite!

Manet2
Il faut retrouver d'autres penseurs.

Manet1:
Mon comportement correspond à l'attitude de "seul contre tous". C'est bien de s'en rendre compte d'autant plus qu'elle est courante. Mais ce "seul contre tous" est d'abord le résultat d'une conjoncture personnelle qu'il faut assumer

L'éthologie humaine telle qu'elle est conçue dans nos entretiens remet en question l'histoire, la philosophie et plus généralement les sciences qui mettent l'humain au centre du monde et qui en font la création la plus élaborée de l'univers.

Les disciplines qui gravitent autour de l’Évolution sont multiples et spécialisées. Il y a la génétique qui englobe bien des sous domaines. Mais ce qui est passionnant c'est le comportement des vivants: comment ils tirent le meilleur de la configuration qu'ils ont acquises au cours de l'évolution alors que tous ont la même mission - naitre, vivre et mourir - et de ce point de vue sont d'égale valeur.

Pour la génétique, il n'y a aucune différence entre la conception d'une plante, d'un poisson, d'un veau ou d'un bébé. Dans tous les cas, c'est une machinerie qui se déclenche sans intervention extérieure. Une cellule sexuelle femelle fusionne avec une cellule sexuelle mâle et les voila embarquées vers un vivant particulier. On - l'humain - ne peut rien y faire. La mère humaine à partir de cinq ou six mois sent le petit bouger dans son ventre comme la vache sent son petit veau.

Vers quelles communautés scientifiques se tourner?  Vers celles qui établissent comme fondement de leurs recherches les principes suivants:

a) Tous les vivants multicellulaires ont des points communs liés à la coopération de milliards de cellules différentes pilotés par un ADN.

b) Il y a des lois générales communes et aucun vivant n'est supérieur ou inférieur ni meilleur ou pire qu'un autre .

c) Tous les vivants ont "pour mission" de naître, vivre et mourir. De ce point de vue, ils sont identiques. C'est la même idée qui préside à la visite de personnes détenues en prison: chez les 7 milliards d'humains actuellement en vie, comme chez tous ceux qui sont morts, aucun n'est supérieur ou inférieur ni meilleur ou pire.

Ce qui perturbe cette belle idée d'égalité générale, c'est la lutte de tous les vivants contre tous les vivants. La lutte peut-être plus ou moins pacifique , de type gagnant / gagnant, gagnant / perdant ou perdant / perdant comme fonctionne le travail chez l'humain, la guerre individuelle ou la guerre collective. Chaque vivant a besoin de ressources de vie sous peine de mourir or comme seuls les vivants survivent , les vivants sont programmés pour lutter jusqu'à la mort pour vivre - suprême paradoxe. Comme chaque vivant a également besoin de ressources de reproduction, là aussi c'est une lutte à mort qui peut avoir lieu. Ce qui serait une explication du viol en temps de guerre chez l'humain. Dans ce cadre, chaque vivant est une ressource pour un autre au point que dans des cas très exceptionnels un humain peut aller jusqu'à dévorer un autre humain ou commettre toutes sortes d'actes poursuivis par la justice. Mais dès que l'on passe la barrière de l'espèce, pour une espèce donnée, les unes sont définitivement au service des autres.



Manet2:
Nous constatons cela mais devons-nous l'accepter? Pouvons nous y remédier?

Manet1:
Nous n'aimons pas parler de la violence et plus généralement de la souffrance. Tous les vivants visent la non-violence et l'harmonie. C'est pour cette raison que la partie sombre est quasiment tabou dans les pensées des humains. C'est un échec et l'on ne réfléchit sur un échec que pour l'éviter. Autour de nous il y a de splendides réussites individuelles ou collectives. Nous en connaissons même autour de nous. Mais nous connaissons également des vies misérables et des ratages dramatiques. L'éthologie nous dit que tout est normal mais pas au point de mettre en valeur la partie sombre au dépend de la partie éclatante et enthousiasmante.

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